possible photo

Possible ou impossible ? Légal ou illégal ? Licite ou illicite ? La frontière est parfois floue dans l’esprit de beaucoup de peintres amateurs entre ce que l’on peut faire et ce que l’on n’a pas le droit de faire lorsque l’on s’inspire d’une œuvre ou d’un artiste que l’on admire… Je vais donc tenter de t’aider à y voir un peu plus clair sous forme d’un jeu de questions et réponses brèves.

1 – Ai-je le droit d’exposer et vendre une aquarelle (ou un pastel, etc…) réalisée pendant mon dernier stage avec “Tartempion” ? Tartempion est un artiste connu et reconnu dans la profession pour son style parfaitement identifiable. C’est ce style qui a fait son succès et c’est la raison pour laquelle on l’aime et on l’admire. C’est aussi pourquoi TOI tu as choisi de faire un stage avec lui plutôt qu’avec un autre artiste. Par respect pour lui et pour son travail tu dois d’abord lui poser la question de savoir s’il t’autorise à le faire, cela commence d’abord par là. Si tu obtiens son accord écrit, alors aucun soucis, mais dans le cas contraire je te déconseille de passer outre sa volonté !

2 – J’ai fais une copie d’une œuvre de Tartempion (encore lui !!!) et je l’ai mise sur mon Blog, suis-je en tort? Tu dois savoir qu’internet est un espace public… à commencer par FaceBook, Linkedin et autres réseaux sociaux. Si l’image est simplement stockée dans le “cloud” ou chez un hébergeur internet mais que tu es le seul à connaître le lien pour y accéder, il n’y a alors aucun problème. Cette copie t’appartient pour un usage essentiellement privé mais ne fait pas l’erreur de la mettre en ligne pour qu’elle soit vue et partagée par d’autres que toi… La copie privée est “for your eyes only” !

3 – Qu’est ce que le domaine public? En France les œuvres et créations de l’esprit sont protégées par un “copyright” c’est à dire une protection sur la propriété intellectuelle. Lorsqu’un acheteur acquiert une œuvre il devient propriétaire de l’objet physique constitué d’une toile tendue sur un châssis ou d’une feuille de papier dans un cadre sous verre. Sur ce support il y a l’œuvre proprement dite c’est à dire la peinture à l’huile, l’aquarelle, le pastel ou le dessin qui figure dessus. L’acquéreur de l’œuvre ne possède que la part physique de l’objet mais il n’est pas propriétaire de l’image immatérielle: La création reste propriété de l’artiste qui seul dispose du droit de l’exploiter (sauf à avoir céder ses droits à un éditeur qui devient l’exploitant de ce droit à l’image) comme par exemple de vendre des reproductions de cette image sous forme de cartes postales, de posters, ou sur des mugs ou des tee-shirts. Soixante dix ans (70) après la mort du créateur de l’œuvre ce droit de propriété s’éteint et l’œuvre devient publique de sorte que n’importe qui peut la reproduire sans autorisation ni paiement d’un droit mais il faut quand même faire figurer la mention “d’après machin…”. Tu peux ainsi peindre la Joconde et vendre ta copie sans problème – sauf si tu signes Léonard de Vinci 😉

4 – J’ai photographié des inconnus dans la rue, puis-je faire leurs portraits ? OUI et NON… Oui bien évidemment tu peux faire le portrait de qui tu veux mais normalement s’il s’agit d’images prises sur le domaine public (la rue, la plage, la montagne, etc…) tu dois faire en sorte que les personnes ne soient pas identifiables ou alors obtenir leur consentement écrit car tout le monde à le droit au respect de son image et de sa vie privée. Et pour une maison ? Exploiter l’image d’une maison ne pose problème que pour une création d’architecte contemporain si cette construction est protégée par un droit d’auteur – rappelles toi je fus architecte – ou lorsque cette image créé un préjudice moral au propriétaire. Imagines que ton œuvre soit publiée sur FaceBook et que cette publication devienne virale… résultat un flot continu de touristes – appareils photos en bandoulière – qui mitraillent le propriétaire et sa famille prenant le café sur leur terrasse… Cela constituerait bien une nuisance et une atteinte à la vie privée…

5 – Mon voisin est sympa et veut que je lui fasse son portrait. Bravo tu as ta première commande de portrait, c’est super MAIS n’oublie pas de faire signer à ton voisin un papier qui prouve:

  • qu’il te commandite pour un portrait car s’il change d’avis cela te permettra de lui réclamer le paiement de ton travail
  • qu’il t’autorise à exploiter son portrait – dont tu es l’auteur – et te donne le droit de publier cette image dans la presse artistique ou sur ton blog

 

6 – Mon prof me dit “qu’il ne faut pas copier car c’est interdit”… Evidemment non ce n’est pas interdit si l’on respecte les règles énoncées précédemment. Pourquoi copier ? pour apprendre de meilleurs que soi ! A contrario si tu es toi-même un as de la peinture, un “Maître”, il est inutile de copier, c’est alors plutôt l’inverse qui se produit, tu es ou tu vas être copié: C’est bon signe car on ne copie que les bons, ceux que l’on admire ! Par contre à moins d’en faire ton métier – copiste – il serait stérile de passer ta vie à copier celle des autres… Je sais que des fans de certains chanteurs imitent leur voix et vont jusqu’à les singer en s’habillant et se coiffant comme leur idole… Veux tu t’habiller et te coiffer comme Michel Ange ? Je te prédis un gros succès en bas de ton immeuble 😉

7 – Je me suis servi d’une image publiée dans la presse. Si elle est publiée c’est donc qu’elle est publique et que je peux librement la reproduire… Hé bien non ! Il y a un éditeur qui a payé un droit de reproduction de l’image, il y a un photographe – professionnel ou non – qui a shooté l’image en prenant soin du cadrage, de l’éclairage du sujet, de la composition… et toi tu débarques et tu penses que tu peux lui prendre SON image sans que cela ne pose problème puisque c’est dans un magazine à grand tirage… Donc YES YOU CAN mais seulement pour un usage privé… un exercice de style mais qui ne pourra ni être exposé ni vendu, sauf à ce que ce soit toi qui t’expose… à te faire “taper sur les doigts” et cela peut taper très fort puisque, depuis 2004, la contrefaçon est punie de « trois ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende ». De plus tu risques de te décrédibiliser auprès de ceux qui reconnaîtront l’image originale…

« HISTOIRE VRAIE »

A ce sujet, je vais te raconter une histoire vraie. Une photo publiée dans la presse a servie de modèle à deux artistes amateurs talentueuses pour réaliser un portrait à l’aquarelle. L’une des deux artistes a utilisé cette photo sans rien demander au photographe tandis que l’autre artiste a parfaitement joué le jeu et obtenu de celui-ci son autorisation MAIS (car il y a un mais) l’aquarelle réalisée par la première artiste est parue dans un célèbre magazine artistique. C’est ainsi que la seconde artiste – qui elle, avait fait l’effort d’écrire au photographe pour obtenir son accord – s’est retrouvé coincée et dans l’impossibilité d’exposer son œuvre de peur d’être accusée d’avoir plagié la première artiste… Cette fois ci l’honnêteté n’a pas été récompensée… Ce qui signifie que cela peut arriver à n’importe qui et ce peut être TOI lorsque tu utilises les images de la presse même si tu as une autorisation !

 

A très vite

JisséBro

 

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2 thoughts on “Questions que tu devrais te poser

    1. Bonjour Sonia,

      Merci pour ton commentaire. Un jour il faudra que tu me montre tes créations 😉
      En fait le plus béta c’est le cas de Céline qui s’est retrouvée dans l’impossibilité de présenter son superbe portrait parce que quelqu’un d’autre avait choisi la même photo… et fait une moins belle aquarelle qu’elle… Depuis le travail de Céline a été remarqué par le magazine en question…
      Bisous et bon dimanche a toi.

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