« Maman les « ptis » bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des jambes ? Mais oui mon gros bêta s’ils n’en avaient pas ils ne marcheraient pas !… »
Un bateau, une maison, un potiron sont des volumes c’est-à-dire une forme en trois dimensions – hauteur, longueur et largeur (ou profondeur) – A cela s’ajoutent un jeu de lumières et d’ombres qui sont traduites par des valeurs allant du blanc papier pour la lumière jusqu’au noir profond (obtenu avec une mine grasse 6B ou 8B). Aujourd’hui je t’explique comment dessiner un bateau.
Bien que j’ai peur sur un bateau car je n’ai pas le pied marin et que je « nage comme un fer à repasser », j’aime les voir évoluer et plus particulièrement les vieux gréements. Les voir glisser comme des cygnes sur l’eau par la seule force d’Eole me ravit. L’Hermione et le Belem (ou le Cutty Sark chez nos amis Anglais) sont de véritables musées vivants dédiés à la Marine et aux marins. J’adore les histoire de pirates, les chasses aux trésors, vingt-mille lieux sous les mers et le Capitaine Nemo, ou même Edward Teach – le redoutable pirate – plus connu sous le nom de “Barbe Noire” qui semait la terreur sur les mers des caraïbes et dont on vient récemment de retrouver l’épave de son navire.
Dessiner un bateau c’est mettre du soleil dans son dessin, c’est de l’aventure à la pointe de son crayon avec un avant goût de vacances, ce sont le bruit des vagues et le cri des mouettes sur le papier, c’est l’odeur des embruns et du varech. C’est encore le souvenir des vacances passées au bord de la mer à Fécamp ou au Barcarès avec le Lidia échoué sur le sable. C’est aussi Saint Vaast la Hougue, les fortins de Vauban et l’île de Tatihou avec son bateau à roues (photo ci-dessus). A marée basse il roule sur le sable entre les parcs à huîtres, et à marée haute – comme tous les bateaux – il navigue sur l’eau ce qui permet de dire:
- ” Alors Capitaine est-ce que tout baigne ?”
- “ça roule mon gars, ça roule !”
Sorry for my foreign Friends, no translation available for this joke…
MÉTHODE PRATIQUE :
- Prendre les mesures bras tendu si le croquis est fait sur place, ou avec un décimètre ou une bande de papier si le dessin est fait d’après photo de façon à déterminer le gabarit du bateau c’est-à-dire l’enveloppe globale de l’objet. Toute forme peut être incluse dans une « boite » qu’il est plus facile de dessiner sous la forme d’un rectangle dans lequel on va « creuser à la façon du sculpteur taillant dans un bloc de marbre en traçant les espaces négatifs entre le gabarit (la « boite ») et l’objet à dessiner (ici le bateau).
Une fois la longueur et hauteur mesurées, reporte les sur ta feuille de papier pour tracer le rectangle dans lequel s’inscrit le bateau. La seconde étape va consister à déterminer quels sont les espaces négatifs entre le cadre du gabarit et le bateau. Dans la nature tu peux t’aider d’un mètre pliant de charpentier – menuisier pour relever les angles des espaces négatifs mais cela nécessite un peu d’entraînement pour la visée. ATTENTION: Ne confonds pas le gabarit avec l’encadrement de ton dessin. Le cadre que tu peux tracer autour de ton dessin fera office de “Marie-Louise”. Il est destiné à donner un “fini” à ton travail mais ce cadre n’est pas celui de la construction de ton dessin !
2. Deuxième point important ce sont les aplombs c’est-à-dire les verticales. Par exemple si tu dessine d’après nature utilise un « fil à plomb » pour les aplombs. Place ton fil à plomb sur le moyeu des roues et regarde ce qui se passe au dessus ? Ici c’est l’angle de la cabine passagers sur laquelle vient se greffer la cabine du capitaine du bateau. Sur un voilier tu feras donc passer l’aplomb par la base du mât ce qui te donnera l’angle de gite du bateau. On dit qu’un bateau gite lorsque sous la poussée du vent il s’incline ou se penche sur l’eau. Pour dessiner un voilier tu t’aideras de trois lignes importantes qui sont l’aplomb du voilier passant par le mât, la ligne de flottaison (ligne de contact de la surface de l’eau avec la coque) et enfin la ligne d’horizon.
3. Ne donne pas la même importance à tous tes traits… Hiérarchise, créé des surprises, évite la régularité de ton tracé qui engendre monotonie et ennui. Je t’ai déjà dis qu’un trait « plein de vie » c’est une ligne avec des ruptures, une épaisseur variable, une ligne qui « vibre ». Fais que l’œil se prenne au piège de ton trait, qu’il soit « accroché ». Ne cherches pas le « beau » dessin mais cherche la vie dans ton dessin !
Une autre ligne importante, je te l’ai dis est la ligne d’horizon qui sépare le ciel de la mer mais qui parfois les réunis en une « fusion » entre l’air et l’eau. C’est le ciel qui fait l’amour à la mer et se perd dans le bleu de ces yeux… Cette licence poétique signifie que là aussi il faut savoir ménager un passage entre le ciel et la mer pour permettre à l’œil de circuler dans le dessin ou dans l’aquarelle. Cette ligne horizontale ainsi que la verticale de ton fil à plomb vont t’aider à construire ton dessin. C’est comme une grille que tu places devant tes yeux pour observer le spectacle qui s’offre à toi.
La circulation des valeurs sombres... L’intensité d’une valeur doit être inversement proportionnelle à sa surface, autrement dit plus une valeur est sombre et plus sa surface doit être réduite. Les valeurs noires doivent être distribuées de façon à faire circuler le regard de l’observateur. Une valeur sombre – un noir – attire l’œil à coup sûr. Il suffit alors de faire comme “le petit Poucet” et ses cailloux et de parsemer votre dessin de valeurs sombres pour attirer l’œil et le guider afin qu’il parcoure votre dessin et s’y attarde. Un dessin sans valeurs est comme un dessert sans saveur ! Fais que ton dessin soit un régal pour l’œil et un plaisir pour celui qui l’observe. Je te souhaite de chouettes dessins de bateaux et je te dis à très vite pour un nouvel article.
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