J.A.R.V.I.S.* montre-moi la coupe sur le bâtiment au niveau de la gaine des ascenseurs
– Voilà Monsieur
– Peux-tu me faire un agrandissement sur le local technique ?
– A quelle échelle ?
– 5 cm par mètre me semble bien et met moi une copie sur le bureau de ma tablette pour la réunion de chantier de cet après-midi.
* Just A Rather Very Intelligent System
Ce dialogue est directement inspiré d’IRON MAN avec l’intelligence artificielle (I.A.) qui gère la sécurité de sa villa et les créations de Stark Industries.
Le métier d’architecte et ses « corollaires » (ingénieurs BA, structures métalliques, sécurité, mais également les métreurs, et divers collaborateurs) vont en être grandement affectés et je veux te montrer ce que pourrait être le métier d’architecte en 2050 !
Aujourd’hui sont éparses et encore parfois à un stade embryonnaire des technologies telles que :
- La reconnaissance vocale
- L’intelligence artificielle
- Les voix de synthèses
- La reconnaissance faciale pour l’identification des personnes
- La 3D
- Les casques de réalité virtuelle
- Les gants 3D pour manipuler les objets virtuels
- Les images holographiques
- Les ordinateurs font déjà les calculs de structures pour les bureaux d’études.
- Les ordinateurs avec les programmes de CAO DAO (Conception Assistée par Ordinateur et Dessin Assisté par Ordinateur) permettent la réalisation des plans, coupes, façades, et perspectives des bâtiments et constructions imaginées par les Architectes.
- On peut consulter les administrations publiques pour les règlements d’Urbanisme, les POS (Plans d’Occupation des Sols)
- Les DTU (Documents Techniques Unifiés) sont numérisés
- Les lasers permettent de digitaliser une forme 3D après en avoir balayé la surface
- Les imprimantes 3D géantes construisent une maison en 24 heures.
Tous les éléments du puzzle sont en place. Il suffit de les assembler en un hyper programme d’Intelligence artificielle et J.A.R.V.I.S. verra le jour pour servir « l’Architecte démiurge » !
RÉALITÉ VIRTUELLE
Il est facile d’imaginer l’architecte de demain manipulant les formes virtuelles dans l’espace. Assemblant les murs et les cloisons virtuels avec les gants « magnétiques 3D » de sa combinaison. Avec cette combinaison il pourra même ressentir le chaud et le froid et la pression des éléments sur son corps.
Tout bâtiment est exposé aux effets du climat. Le soleil réchauffe une façade de ses rayons qui peuvent être bienfaisants ou néfastes suivant les cas. Une paroi de verre réagit différemment d’un mur de pierres pour résister aux effets mécanique du vent et transmettre la chaleur à l’intérieur du bâtiment. Sais-tu que sous la poussée du vent le sommet de la Tour Eiffel peut osciller d’une quinzaine de centimètres et de la même façon la tour s’allonge d’autant sous l’effet du soleil.
La « combinaison du futur » permettra à l’architecte de demain de ressentir le froid et le chaud à l’intérieur de son bâtiment – à une date précise de l’année -suivant la composition de son mur, son orientation et la position de la construction sur le terrain. C’est son « hyper calculateur J.A.R.V.I.S. » qui transmettra toutes ces données à la combinaison dans laquelle se sera glissé l’Architecte.
En déplaçant virtuellement un mur ou une cloison il ressentira immédiatement en terme de confort ou d’inconfort thermique l’incidence de ses choix.
En agrandissant ou rétrécissant une baie vitrée il en comprendra immédiatement les effets en matière de confort visuel et d’éclairage naturel car ses lunettes virtuelles vont immédiatement s’éclaircir ou s’obscurcir.
Virtuellement l’architecte pourra assembler ou désassembler les éléments de la construction. Il pourra allonger un porte-à-faux jusqu’à ce que le calculateur le mette en garde sur les risques de désordres potentiels de la structure.
« Attention, Monsieur, il faut renforcer l’épaisseur de la dalle et augmenter la section des ferraillages pour éviter d’approcher la limite de sécurité fixée avant la rupture du balcon ».
- « Merci J.A.R.V.I.S. raccourcit le balcon de 30 centimètres et augmente l’épaisseur de la dalle de 5 cm et la section des ferraillages de 20%. Procède aux calculs avec ces nouvelles données et donne-moi une nouvelle image 3D ».
Demain l’architecte « fera corps » avec son projet. Il en ressentira physiquement les effets du chaud, du froid. Il éprouvera la sensation de fatigue à monter l’escalier qu’il vient de concevoir en 3D Virtuelle.
Hier, comme aujourd’hui, lorsqu’un architecte dessine un trait sur le papier il ne prend pas toujours conscience que ce trait peut constituer une gêne physique pour les usagers. Dans le futur il appréhendera « pour de vrai » ce que chacune des modifications apportées à son projet représente.
Il est facile de concevoir un escalier pour monter une différence de niveau de 5 mètres sur le papier. Cela ne fait qu’une petite trentaine de marches à dessiner… Mais quand il faut monter un étage de 5 mètres de haut, sans palier intermédiaire pour reposer ses jambes et son cœur de l’effort d’une telle ascension cela est moins facile. Dans 20 ou 30 ans ce sera totalement différent et le concepteur comprendra instantanément tout le bien fondé d’un large palier éventuellement pourvu d’un banc intégré pour souffler et se reposer, ce qui ne représente en réalité que quelques traits de dessin supplémentaires pour un meilleur confort au quotidien.
En interrogeant oralement les bases de données climatiques (dans 25 ou 30 ans le climat sera la préoccupation première des constructeurs) le concepteur saura quelles sont les données dont il dispose en matière d’ensoleillement ou de pluie pour le lieu où sera érigé son bâtiment.
L’architecte de demain pourra tester l’acoustique d’une salle de théâtre ou de musique au moment même de sa conception virtuelle. Il pourra écouter le morceau de musique de son choix et sélectionner les matériaux de revêtement en fonction de l’ambiance sonore qu’il voudra obtenir. Il pourra apprécier les couleurs et les motifs des revêtements muraux avant même leur mise en fabrication à l’usine.
Les DTU (documents techniques unifiés) et les règles de constructions et d’urbanisme sont trop nombreux pour tout connaître mais J.A.R.V.I.S. sera là pour lui rappeler si un choix de matériaux ou de conception interfère avec ses règlements. De ce fait les délais d’obtention des permis de construire seront considérablement raccourcis car il ne sera pas possible de créer un bâtiment qui ne satisfasse pas aux règles d’hygiène et sécurité, aux normes climatiques et énergétiques en vigueur au moment de la conception.
ARCHITECTURE 3D CONNECTÉE
Les imprimantes 3D géantes permettront de construire un habitat individuel en quelques jours au lieu de quelques mois aujourd’hui.
Le dessin ne jouera plus le rôle qui est le sien aujourd’hui. Jusqu’à la première moitié du vingtième siècle, l’architecte était un dessinateur. Il créait sur le papier, ou le papier calque, fixés sur sa table à dessin les projets d’Architecture qu’il avait dans sa tête.
A partir des années soixante-dix et des années quatre-vingt, l’ordinateur à peu à peu pris une place plus importante au fil du temps dans l’élaboration des projets mais à cette époque l’architecte dessine encore à l’aide d’un stylet sur une tablette numérique. Son PC l’aide en traçant les perspectives et dessine les plans avec l’aide d’une table traçante (imprimante grand format).
Dans 20 ou 30 ans le stylet numérique dessinera dans l’espace les traits, les courbes, les arabesques décrites par la main de l’architecte qui se sera affranchi du papier. L’architecte utilisera alors son corps pour créer par la parole et par le geste les objets architecturaux auxquels il donnera vie par les images virtuelles holographiques. Il pourra virtuellement se déplacer à l’intérieur de son projet en trois dimensions et le faire visiter à d’autres par le biais de lunettes de réalité virtuelle (encore appelée réalité augmentée).
Les maisons seront connectées en réseaux et communiqueront entre elles pour s’adapter à l’environnement. Il fait beau une partie de la toiture s’escamotera pour transformer le salon en solarium. Qu’une pluie soit annoncée et elles se refermeront pour se protéger et protéger leurs occupants des intempéries.
Les revêtements extérieurs réagiront aux changements climatiques, frais en été et plus chaud en hiver pour assurer un confort thermique optimum aux habitants. Les habitats fonctionneront en énergie passive c’est-à-dire que chaque habitation produira sa propre énergie en recyclant les déchets quotidiens (eaux usées, eaux sales, ordures ménagères).
Le fait que les habitants d’un immeuble montent ou descendent par l’escalier collectif sera une source d’énergie qui pourra éclairer les parties communes (couloirs d’accès aux appartement, parking et caves). Plus les habitants de l’immeuble emprunteront l’escalier et plus ils profiteront d’une électricité gratuite pour se chauffer ou s’éclairer. L’utilisation de l’ascenseur sera plutôt réservée aux personnes âgées ou à mobilité réduite.
ARCHITECTE ÉCOLO
On peut aussi imaginer l’intégration de plus de végétation dans l’habitat collectif de demain. La végétation produisant elle-même de l’énergie au profit des habitants des immeubles. Un arbre est un organisme vivant. Tout organisme vivant est producteur d’énergie. S’il n’y a plus d’énergie c’est que le végétal est mort. Demain les hommes auront appris à canaliser l’énergie des plantes et des végétaux de sorte que l’architecte du futur devra aussi maitriser « l’architecture végétale ».
Voilà un bref aperçu de l’évolution possible du métier d’architecte à l’horizon des années 2050… Je ne pense pas que je serais encore en vie à cette époque car je ne souhaite pas devenir aussi vieux… Il faut savoir tirer dignement sa révérence le moment venu. J’espère toutefois que cet article donnera envie aux enfants d’aujourd’hui d’être les architectes de demain pour un monde meilleur.
En attendant le prochain article, je te souhaite de précieux moments de bonheur pour le présent et le futur. Bien amicalement.
Si tu aimes cet article, merci de le partager le autour de toi.
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