Bonjour à toi qui vient souvent me lire.

Aujourd’hui je te parle du lavis à l’encre de Chine pour mettre en valeur un croquis

  • Pourquoi mettre en valeur un croquis ?

La mise en valeur d’un dessin répond à plusieurs impératifs. Il peut être intéressant à partir d’un simple croquis de pousser l’étude sur la mise en lumière, la mise en scène d’un tableau avant toute réalisation du tableau en question.

Lorsque vient l’été, généralement nous planifions nos vacances. Nous choisissons une destination, nous étudions la carte pour voir qu’elle route nous allons suivre avec les étapes pour savoir où nous reposer. Alors pourquoi ne pas faire la même chose en dessin et en peinture, en faisant quelques esquisses préliminaires qui vont nous servir de GPS pour être sûr d’arriver à bon port ?

Lorsque Daumier passe un lavis d’encre de Chine sur un croquis rapide cela lui sert à théâtraliser son dessin. Il y a une « tension dramatique » qui apparait alors avec ces deux personnages ainsi mis en lumière. Le regard est figé au loin. Qu’observent-ils avec tant d’attention ? Ils sont absorbés, lointains et semblent de pas faire attention à notre présence nous qui sommes dans l’ombre du dessin…

Virtuosité de l’Artiste qui capte notre attention par une simple tache d’encre posée sur le papier ! Sans ce lavis, le dessin est ordinaire, fade et sans attrait et puis par la magie du pinceau trempé dans l’encre, les personnages s’animent et prennent corps. ILS PRENNENT VIE ! Dans un dessin ou un tableau, la lumière c’est la vie…

Les personnages ne sont pas juste deux personnes croquées à la hâte MAIS ils deviennent les « acteurs d’une mini scène de théâtre » dont nous sommes les spectateurs attentifs.

Un lavis posé rapidement sur un croquis sert à tester différentes hypothèses pour la mise en lumière du sujet.

Si on ne teste pas avant il est fort probable que l’on risque de courir au-devant de déconvenues et qu’il faille recommencer notre dessin, notre aquarelle ou notre pastel pour avoir fait le mauvais choix au moment de sa réalisation.

  • Comment mettre en valeur un croquis ?

  • Matériel :
    • 2 récipients (ex : deux verres à eau)
    • Un flacon d’Encre de Chine
    • De l’eau
    • Un pinceau
    • Un papier absorbant type Sopalin (ou un chiffon propre).
    • Une feuille de papier aquarelle 300 gr.
  • Méthode : Remplir les deux récipients d’eau : le premier va servir pour les mélanges avec l’Encre de Chine, le second avec de l’eau propre sert à nettoyer le pinceau en le rinçant de sa charge d’encre.

Plus on ajoute de l’eau, plus le lavis s’éclaircit. Inversement plus on rajoute de l’Encre de Chine et plus on fonce le mélange.

Le lavis permet d’exprimer toutes les valeurs dans un dessin depuis le blanc du papier jusqu’au noir de l’Encre de Chine, en passant par toutes les valeurs intermédiaires.

La soupe lavis aquarellé par Daumier

  • Ce petit croquis par Daumier exprime toute la rudesse (et la tendresse) de cette scène paysanne. A la rondeur du sein nourricier auquel tête bébé correspond la rondeur du chaudron nourricier d’où s’échappe en lourdes volutes le fumet de la soupe chaude.qui constitue l’essentiel du maigre brouet. Derrière dans l’ombre on peut imaginer le tablier de l’immense cheminée dans laquelle fut cuite la soupe.
  • Une fois encore le lavis d’encre donne toute sa consistance et son épaisseur à cette scène rurale. Sans le lavis ce dessin serait presque banal, mais le jus coloré posé sur le croquis traduit l’atmosphère lourde de ce milieu modeste. Le peintre n’a laissé aucun blanc papier pour ajouter à la pesanteur qui règne dans la pièce.
  • Le blanc c’est la lumière, c’est la propreté (linge blanc) ici l’absence du blanc du papier traduit la pauvreté du lieu et de ces deux paysannes avec leurs oripeaux.

Voici un troisième exemple toujours puisé chez Daumier qui nous montre trois amateurs d’estampes entrain d’admirer une gravure ancienne. Nous ne sommes plus dans l’antre misérable d’une famille paysanne mais dans un salon chic aux murs couverts de tableaux. Nous y découvrons un personnage de dos tenant en main une estampe, accompagné d’un second personnage de profil et d’un troisième de trois quart face.

Le lieu où ils se trouvent est plongé dans l’obscurité à l’exception de la lumière sur la tête des personnages et surtout sur l’estampe ancienne et le carton à dessin d’où elle a été extirpée.

La lumière nait de l’obscurité ! C’est le lavis d’encre de Chine qui en obscurcissant le fond met en lumière le blanc du papier au point d’en être presque ébloui. Plus un contraste clair-obscur est fort et plus le blanc du papier paraîtra lumineux.

Dans la seconde partie de cet article – à venir bientôt – nous verrons comment réaliser un exercice pratique de mise en valeur par un lavis à l’encre de Chine de trois éléments géométriques simples (un cylindre, un cube et une sphère). En attendant le plaisir de nos retrouvailles, je te souhaite le meilleur pour toi et ta famille et toujours plus de plaisir à peindre et dessiner. A très vite en toute amitié.


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2 thoughts on “Lavis à l’encre de Chine – part 1

    1. Bonjour,

      Je vous souhaite beaucoup de plaisir et de découvertes autour d’un crayon et d’un carnet de croquis ou de pinceaux pour de belles aquarelles.

      Bien amicales salutations.
      Jissé

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