“Quel est le meilleur outil pour dessiner “? Voila une question que se pose beaucoup de débutants lorsqu’ils commencent à dessiner et je vais m’efforcer d’y répondre succinctement : Celui qui te convient le mieux est la première réponse qui me vienne à l’esprit mais tu conviendras avec moi qu’elle est un peu courte.
Je vais donc détailler et circonstancier ma réponse avec des exemples pour te permettre de comprendre facilement ce qui correspond à tes besoins.
LES CRAYONS :
De tous les outils le plus simple et le plus répandu reste le crayon papier. Il existe plusieurs degrés de dureté qui vont des mines les plus tendres (9B, 8B, 7B, etc… jusqu’à B). Ces mines tendres sont des mines grasses qui laissent une trace sur le papier. On obtient des noirs « profonds » avec ces mines. B = Black.
A l’opposé nous avons la gamme des mines dures avec une gradation équivalente (9H, 8H, 7H, etc… jusqu’à H). Plus le chiffre est élevé et plus la mine est dure. Elle dépose peut de graphite sur le papier mais a tendance à le « graver ». H = Hard.
Entre les échelles de dureté H et B nous trouvons les mines F et HB qui ne sont ni dures ni tendres mais « médium » ou « moyenne ». C’est le « crayon de base » pour débuter.
Ils existent diverses marques de crayons comme Conté, Faber Castell, Staedtler, Derwent, Prismacolor, Daler Rowney, Stabilo, Koh-I-Noor, Caran d’Ache, Bic, Kimberly, Cretacolor, Castle Art, Gerstaecker et d’autres marques moins répandues.
Un crayon se compose d’une mine faite d’une pate d’argile et de graphite. Cette pâte est effilée et cuite à très haute température (plus de 1000° C). La mine est ensuite insérée entre 2 parties en bois assemblées par collage. Ce « manchon en bois » sert de support à la mine et la protège.
Toutefois un crayon reste fragile et si tu le fais tomber par terre la mine peut se casser à l’intérieur du crayon sous l’effet de l’onde de choc. Tu t’en apercevras rapidement lorsque tu tailleras ton crayon avec des petits bouts de mine cassée au fur et à mesure que ton crayon « raccourci » dans le taille crayon. Il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire pour y remédier dans ce cas-là.
LE PORTE MINE OU CRITÉRIUM :
Comme son nom l’indique cet outil sert à y insérer des mines de crayons dans un corps en plastique ou métallique (aluminium). On ne peut pas tailler un porte mine mais on peut affiner la mine de crayon en la frottant sur du papier de verre pour faire la pointe.
Comme avec les crayons il y a plusieurs duretés de mine.
LES CRAYONS « SPÉCIAUX » :
- Les Sanguines et Sépias de couleur « ocre rouge et ocre jaune, terre de sienne ». Parfait pour les portraits.
- La Pierre Noire: Donne des noirs très puissants et intenses.
- Les crayons blancs pour les rehauts de lumière sur papiers colorés.
- Les crayons de couleurs.
- Les aquarellables offrent la particularité d’être diluables à l’eau. Ils sont très utiles pour une aquarelle puisqu’ils se fondent avec les pigments d’aquarelle en faisant disparaitre le tracé au crayon. Ce sont par exemple les crayons de la collection « Albrecht Dürer » de chez Faber Castell.
- Les crayons Pastels complètent avantageusement les « craies » en offrant une précision dans le dessin. Les bâtonnets ou craies couvrent de larges surfaces alors que les crayons donnent un trait fin et régulier (par exemple pour tracer les poils et les moustaches d’un félin).
- Crayons mine bleue. Les dessins avec des mines bleues n’apparaissent pas lorsqu’ils sont scannés pour être retravailler à l’ordinateur ou encrer sur papier. Ils sont utilisés pour faire de la Bande Dessinée.
LES FUSAINS :
S’obtiennent par la calcination de petites branches de saule mais aussi de tilleul, bouleau ou même de noyer, figuier ou buis. C’est en fait du charbon de bois. Ces bâtonnets sont tendres et fragiles.
Le fusain se travaille avec une estompe et le dessin volatile doit être fixé pour éviter qu’il ne s’efface par simple contact et frottement entre les feuilles de dessin.
LES OUTILS À ENCRES :
LE STYLO :
Plutôt utilisé pour écrire il peut aussi servir à dessiner. Avantage, le dessin ne s’efface pas facilement. Inconvénient, le dessin ne s’efface pas facilement.
Comme tu le devines il ne laisse que peu de droit à l’erreur car il est très difficile de « gommer » un dessin au stylo bille. A cet effet il vaut mieux utiliser légèrement le plat d’une lame de rasoir pour « user » le papier en surface et redessiner ensuite par-dessus mais cela oblige alors de dessiner sur un papier avec un grammage de 160 gr et plus.
LE ROTRING, LE GRAPHOS ET LES FEUTRES POINTES FINES :
Ces outils sont plutôt réservés au dessin technique qui nécessite de la précision dans le trait : Dessin d’architecture, design industriel, dessins de circuits imprimés électroniques, etc…
Aujourd’hui des feutres pointes fines comme les « MICRON de chez Pigma » ou les « PITT Artist Pen de chez Faber Castell » ou encore les « Pigment Liner de chez Staedtler » remplacent avantageusement les Rotrings de mes années estudiantines car ils ne se bouchent pas ce qui est fort appréciable.
Inconvénient ils peuvent sécher mais dans ce cas-là on les jette et on en rachète des neufs alors que l’on ne jette pas un Rotring bouché. Il faut le mettre à tremper dans un liquide solvant puis lentement faire bouger la masselotte en souhaitant ne pas casser le fil d’acier (pointes 0,2 et inférieures très fragiles) qui conduit l’encre de Chine jusqu’au bout de la pointe. Bref un Rotring est « chiant » à nettoyer.
« Dieu seul sait » toutes les pointes Rotring 0,2 que j’ai « flingué » en les faisant tomber de ma table d’architecte (inclinée) sur le parquet de bois de mon atelier. Très peu ont survécues à la chute ! J’ai une pensée émue en pensant à ces massacres qui enrichissait le patron de la boutique d’accessoires de dessin près de l’Ecole des Beaux-Arts. Lui était content de me voir entrer dans son échoppe, moi pas (du moins pas pour ça).
LES PINCEAUX FINS :
Ils sont surtout utilisés par les dessinateurs de BD pour encrer leurs dessins avec des pleins et des déliés. Ils rendent un dessin plus vivant que la « froide rigueur » d’un dessin technique d’architecture ou de mécanique.
LES TIRE-LIGNES :
Outils aujourd’hui pratiquement abandonnés (au même titre que les Graphos) autrefois surtout destinés aux plans techniques et autres dessins industriels. Ils permettent de varier l’épaisseur du trait en pinçant plus ou moins les deux « lames » du tire-ligne.
LES PORTE-PLUMES :
Les « boomers » (ainsi nommés par les jeunes générations) évidemment connaissent – comme moi – les portes plumes et les encriers de porcelaine blanche remplis d’une belle encre violette avec laquelle nous remplissions les pages quadrillées de nos cahiers d’écolier d’une écriture appliquée lors de nos dictées et autres exercices scolaires.
Puis apparut le stylo BIC qui relégua les plumes d’acier « Sergent Major » et les porte-plumes au catalogue des pièces de Musées. Le stylo BIC glissait plus rapidement sur le papier mais de ce fait l’écriture était moins appliquée.
LES BAMBOUS :
Le bambou taillé (ou calame) s’utilise alors comme un porte-plume en trempant ou enduisant la pointe du bambou d’encre ou de peinture. Il est possible de remplacer le bambou par une petite branche de bois taillée au cutter.
La qualité du dessin tient davantage à la qualité de la main qui tient l’outil qu’à la qualité de l’outil lui-même. J’ai vu des dessins réalisés avec talent en utilisant une petite cuillère en métal !
LES COUTEAUX A PEINDRE (en métal ou en plastique) :
il s’agit ici plus d’outils à peindre qu’à dessiner mais du dessin à la peinture la frontière peut être ténue.
AUTRES OUTILS :
Je t’ai dit, quelques lignes au-dessus, avoir vu dessiner avec une petite cuillère en métal (il s’agit d’un détournement) mais il est également possible d’utiliser des tortillons de papier, des cartes bancaires anciennes, des plumes d’oiseaux, un clou, des gommes, des légumes comme de la pomme de terre que l’on peut utiliser comme tampons encreurs ! En fait les seuls obstacles sont les limites que tu fixes à ton imagination… Tu peux même dessiner avec tes doigts trempés dans l’encre ou la peinture (en utilisant des gants en latex pour éviter de te tacher les mains).
Parmi les “autres outils” je range les prolongateurs de crayons qui sont indispensables lorsqu’il te reste un petit bout de crayon de moins de 5 centimètres de long… Le prolongateur de crayon rallonge celui-ci pour te permettre une bonne tenue du crayon et pouvoir ainsi continuer de l’utiliser jusqu’à la fin de celui-ci.
Il ne s’agit pas d’un article exhaustif pour savoir quel est le meilleur outil pour dessiner car j’en ai probablement oublié quelques uns çà et là. Si tu en connais que je n’ai pas cité et que tu utilises je t’invite à les citer en commentaire. En attendant je te salue bien amicalement et te remercie de ta venue sur mon blog apprenez-a-dessiner.com. A bientôt.
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