C’est une vraie joie que de te retrouver une fois de plus pour parler dessin et apprendre à dessiner les arbres. C’est le retour des beaux jours. J’adore la forêt et les arbres, je le dois à mon papa. Dans un autre article je t’avais expliqué déjà beaucoup de chose sur comment dessiner un arbre… Alors pourquoi revenir sur ce sujet une fois de plus ? Parce que c’est un thème “naturel” que l’on a toujours plaisir à traiter lors de sorties en plein air.

De plus tu connais mon coté “écolo” (rien à voir avec un quelconque parti politique qui mélange protection de la nature avec des revendications sociales). Non pas que l’humain ne doive pas être au cœur du sujet mais il existe déjà des syndicats et des partis politiques pour cela donc la protection de la faune et la flore relève avant tout de l’écologie et pas d’autres choses. Je referme cette parenthèse.

L’arbre est étroitement associé à l’Architecture dont il est depuis les origines un élément constructif essentiel. Avec l’habitat écologique nous redécouvrons le rôle du bois. C’est ainsi qu’il est soit utilisé dans les fondations sur pilotis – comme la Sérénissime cité des Doges de Venise fondée sur une lagune et reposant sur une forêt de pieux battus – soit utilisé dans le grenier pour la charpente qui soutient la toiture.

Le bois c’est encore la structure des maisons à colombage que l’on trouve aussi bien en Alsace, qu’en Normandie, en Bourgogne ou à Carcassonne. Le bois se trouve encore dans les parquets, ou les huisseries de portes et de fenêtres.

L’arbre et la nature ont inspiré les architectes, les peintres et les sculpteurs. Les colonnes de pierres des temples Gréco-Romains remplacèrent les fûts élancés des arbres de la forêt des premiers temples. Les chapiteaux des colonnes remplissent une double fonction. La première étant la répartition verticale des charges du plancher ou de la voûte dans le fût de la colonne. La seconde fonction est décorative et symbolique.

Si la colonne représente le tronc de l’arbre, le chapiteau en représente le “couronnement” c’est à dire le feuillage. Des trois ordres majeurs, seul l’ordre Corinthien représente le règne végétal avec ses ornements à base de feuilles d’acanthe. Le génial architecte Catalan Antonio Gaudi s’est inspiré des arbres de la forêt pour les colonnes de la Sagrada Familia.

chapiteaux

L’arbre est un sujet d’autant plus intéressant qu’il se transforme au fil du temps et des saisons. D’abord petit et chétif après quelques décennies il devient un magnifique arbre d’ornement dont le port gracieux ou majestueux impose le respect et l’admiration. Il suit aussi le rythme des saisons avec de jeunes pousses et un feuillage vert tendre au printemps puis d’une couleur soutenue en été, pour se parer de pourpre et d’or, de bruns, de jaunes et oranges à l’automne et finir nu et frissonnant quand l’hiver survient (voir à ce sujet comment dessiner un arbre sous la neige).

Laisse moi te conter une histoire si tu le veux bien. Il était une fois un petit garçon qui dit à son père au moment de Noël “papa je trouve dommage et triste de sacrifier chaque année un sapin pour fêter Noël. Ne pourrais-t’on pas prendre un sapin avec des racines pour le planter ensuite dans le jardin ?“.

Comme nous avions, ma sœur, mon frère et moi, le plus gentil papa de la Terre, il acquiesça à la condition que je me charge de planter l’arbre. Les fêtes passées j’étais donc pelle en main entrain de creuser un grand trou au fond du jardin pour y planter “mon” sapin. Pendant les premières années j’allais régulièrement surveiller sa croissance, hélas, mon sapin ne grandissait pas et j’étais plus grand que lui de deux têtes sinon trois.

Puis un jour, sans trop que je sache pourquoi, mon petit sapin s’est mis à pousser, grandir, croître et embellir tant et si bien qu’il est aujourd’hui, soixante ans plus tard, un sapin de près de vingt mètres de hauteur qui fait la fierté du petit garçon que j’étais. J’espère simplement que lorsque la maison et le jardin seront vendus il continuera de pousser fièrement sa cime vers les nuages en faisant l’admiration de son nouveau propriétaire.

Toi qui me lis, si tu as un jardin, plante un arbre pour l’avenir de cette planète. Cela ne te demandera pas un gros investissement, ni un gros effort, et tu connaîtras ce sentiment de bonheur de le voir grandir et s’élever plus haut que le toit de ta maison. Les arbres sont nos amis. Ils servent d’abris aux oiseaux, ils font de l’ombre quand il fait chaud, ils nous protègent de la pluie et du vent tout au long de leur existence. Ils nous donnent de l’oxygène par la photosynthèse en filtrant le carbone de l’atmosphère.

Ils fixent les sols en évitant les phénomènes d’érosion dus au vent et aux eaux de ruissellement lors des fortes pluies d’orages. Ils nous nourrissent par l’abondance de leurs fruits délicieux lorsqu’ils sont cerisiers, abricotiers, pommiers, poiriers, brugnoniers, pruniers, noyers ou figuiers. Tous ces arbres fruitiers poussaient en mon jardin mais le temps leur à fait outrage et seuls quelques-uns lui ont survécus.

ATTENTION toutefois à ne pas connaître la mésaventure qui m’est arrivé il y a quelques années. Il y a des règles strictes à respecter en matière de voisinage. Je suis entièrement fautif car je les avais étudié pendant mes années d’architecture mais je les ai “oublié” ensuite lorsque j’ai cessé d’exercé mon métier d’architecte. Après la mort prématurée de mon père, avec l’aide d’un apprenti jardinier, j’ai planté des arbres dans notre jardin.

Papa aimait les bouleaux et j’avais décidé d’en planter trois ensemble près du mur de clôture qui nous sépare des voisins. Les bouleaux ont vite poussé et un jour les voisins se sont plaint auprès du conciliateur de Justice en demandant leur abattage. La loi leur donnait raison et me donnait tort. Il faut savoir que si tu plantes un arbuste de petite taille, un buisson ou une haie il faut le faire à 60 centimètres de la limite séparative d’avec ton voisin.

En revanche si tu plantes un arbre dont la croissance est supérieure à 2 mètres de hauteur, tu dois le planter à une distance minimum de 2 mètres de la limite de mitoyenneté. Voila comment – la mort dans l’âme – j’ai dû me résigner à tronçonner mes bouleaux dont le feuillage obstruait régulièrement la gouttière de mes voisins.

Chaque arbre à son caractère. Observe son tronc et son feuillage. Certains comme les oliviers ont de petites feuilles et un tronc trapu et noueux. Utilise alors un papier avec du “grain” pour traduire la “personnalité” de l’arbre que tu veux représenter. Regarde le dessin ci-dessous. Je me suis servi de la trame du papier pour donner cette impression de petites feuilles. Le bord du feuillage est suggéré plus que dessiné. Note la façon différente de traduire le coté à l’ombre et le coté au soleil pour le tronc. Au soleil la ligne est fine – voire inexistante – tandis qu’à l’ombre le trait est épais et sombre.

Pour conclure cet article je citerais Sénèque qui déclarait “Seul l’arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c’est dans cette lutte que ses racines, mises à l’épreuve, se fortifient“. C’est ce qui fait la force et la beauté des arbres comme ces vieux oliviers centenaires tordus par le vent mais qui, vaille que vaille, ont su résister à ses assauts répétés et à la cuisante brûlure du feu solaire léchant leur écorce. De même l’âme humaine se fortifie face aux épreuves de la vie.

Auprès de mon arbre,

Je vivais heureux,

J’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre,

Auprès de mon arbre,

Je vivais heureux,

J’aurais jamais dû le quitter des yeux.

 – Georges BRASSENS –

C’est encore lui l’arbre – compagnon fidèle – qui m’accompagnera jusqu’à ma dernière demeure, lorsque l’on me mettra en Terre, dans un cercueil en bois.


Si cet article te plait, je t’invite à le partager autour de toi. Merci…

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