Hello, heureux de te retrouver fidèle au blog “apprenez-a-dessiner.com” pour parler matériel de dessin et aujourd’hui plus particulièrement du papier avec la présentation des 4 mousquetaires de chez CANSON, je veux dire les 4 (et plus) blocs de Dessin A3 avec leur cape aux couleurs verte, jaune, bleu et marron. Cet article sera court car je ne vais pas épiloguer pendant cent sept ans sur le sujet.
D’abord un petit liminaire utile, je ne suis pas sponsorisé par CANSON pour parler de leurs produits, je le fais parce que comme simple consommateur et acheteur de ces produits, il m’a semblé intéressant d’en parler brièvement. En allant faire quelques emplettes, dans le magasin CULTURA (je n’ai pas d’actions non plus chez eux) qui se trouve non loin de chez moi, comme à l’accoutumé j’ai jeté un œil – toujours intéressé – sur la presse artistique, les livres et le matériel Beaux-Arts. Et c’est au cours de mes pérégrinations en ce lieu que j’ai découvert deux nouveaux blocs “Bristol” et “Mix-Media” mais commençons par le commencement.
La fabrication du papier remonte à plusieurs siècles mais c’est avec l’invention de l’imprimerie par l’Allemand Gutenberg (en fait c’est le nom de sa ville natale) que les moulins à papier (il faut de l’eau pour fabriquer le papier) se sont rapidement répandus à travers l’Europe. Toutefois ils existaient avant l’invention de l’imprimerie car le papier huilé était autrefois utilisé pour les fenêtres des masures à la place du verre très cher qui était réservé aux demeures les plus riches. Je t’ai déjà parlé du rôle des colporteurs qui firent la fortune de l’artiste Albrecht Dürer mais ce sont eux aussi qui ont aidé à populariser l’usage du papier et du livre sous la forme des pamphlets qui circulaient alors dans les divers royaumes de la vieille Europe.
Traditionnellement le papier (papyrus en Latin) se fabriquait avec de vieux chiffons de lin et de chanvre déchiquetés. que l’on coupait en petits morceaux et que l’on faisait macérer dans de l’eau pendant une bonne dizaine de jours. On passait ensuite cette macération au pilon avec de la chaux broyée. On déposait ensuite cette “bouillie” sur des châssis toilés afin de laisser lentement l’excédent d’eau s’égoutter. Enfin pour accélérer le processus on intercalait chaque feuille de papier avec un feutre de laine et l’on passait le tout sous une presse à bras. Après quoi, pour terminer, on enduisait les feuilles de colle faite à base de peau de lapin (*) et on les faisait de nouveau sécher. Ces opérations s’avéraient longues et délicates. Puis les chiffons furent remplacé par le bois et la cellulose. La famille Montgolfier (à qui l’on doit le premier vol de l’homme en 1783 dans un aéronef plus léger que l’air), fut à l’origine de “l’industrialisation” du papier CANSON. Malheureusement cette marque historiquement Française depuis le XVIème siècle a été rachetée par les Italiens en 2016… Encore un fleuron de notre industrie qui part à l’étranger: “Pretium Doloris” de la Mondialisation !
Depuis plusieurs années déjà je travaille mes croquis sur les blocs Dessin CANSON XL (couverture vert pâle). Ces blocs spiralés au format A3 (29,7 x 42 cm.) offre 50 pages avec un grammage de 160 g/m2. Les feuilles d’un blanc “crème” possèdent un grain fin qui se gomme facilement, comme indiqué sur la couverture. En plus du système spiralé chaque feuille est micro-perforée en tête afin de pouvoir se détacher plus facilement du bloc, procédé commun à tous les blocs spiralés (uniquement).
Il existe aussi des blocs dessin sur papier recyclé (couverture vert soutenu) avec un grammage identique au bloc dessin mais avec un grain nettement plus présent. Ces gros grains risquent d’en gêner “plus d’un” car ils sont vraiment très (trop ?) présents ce qui n’est absolument pas signalé sur la couverture qui reprend la même description que le bloc dessin “ordinaire” alors que les grains sont très nettement différents ! Par contre le carton (au dos) qui assure la rigidité du bloc est nettement plus épais que pour les autres modèles décrits dans cet article ce qui est un réel avantage lorsque l’on dessine en plein air.
Pour mes croquis j’utilise aussi les blocs “extra blanc” sur papier 90 grammes avec une capacité de près de deux fois et demi plus importante de 120 pages (au lieu de 50). Un grammage de 90 grammes suffit amplement pour du croquis mais n’est pas suffisant si je veux aquareller mes dessins. Pour cela il y a les nouveaux blocs “Mix-Media” avec un grammage de 300 grammes qui convient aussi bien à l’aquarelle, qu’à la gouache ou l’acrylique. Convient aussi aux lavis à l’écoline ou à l’encre de Chine et enfin au pastel. Papier texturé (lignes fines parallèles façon papier vergé).
Il y a enfin le bloc de papier “Bristol” qui est un papier très lisse pour des portraits de qualité aux crayons de couleur ou aux pastels secs. Ce bloc collé sur un coté (pas de spirale) comporte 50 feuilles de 180 grammes. Ce grammage est un peu léger pour les techniques à l’eau (aquarelle, gouache, acrylique) mais peut accepter des lavis légers.
Pour compléter cette collection, il y a le bloc de 50 feuilles de papier calque CANSON format A3 (90 gr/m2). Pour mes croquis d’architecture j’utilisais de grandes quantités de calque d’étude qui se présente sous la forme de petits rouleaux de faible grammage (40 gr.) en vingt mètres par 37,5 cm. L’avantage de ces petits rouleaux est de dérouler du calque “au kilomètre” mais l’inconvénient ets que ce calque d’étude est très fragile. Ce bloc est d’un grammage suffisant pour des relevés précis au Rotring.
J’ai plein d’autres carnets et blocs dessin, des tout petits et des très grands pour faire du pastel et de l’aquarelle, ou des “crobards à la volée”… Mais cela pourra faire l’objet d’un autre article… un jour ou l’autre au gré de mon humeur et de tes envies. Et toi tu dessines sur quoi ? Feuilles volantes, carnet à spirale, carnet reliés toile ? N’hésite pas à me le dire en commentaire. Je te laisse avec deux petites vidéos sur la fabrication du papier aujourd’hui. L’une, à peu de choses près, est identique à ce que fut la fabrication du papier dans les siècles passés (Pérouges) et l’autre est à la pointe des nouvelles technologies et orientée vers l’avenir (Centre de Formation des Apprentis). Bonne visualisation de ces deux films et à très vite !
(*) Enfant je me souviens d’avoir entendu dans les rues de Villeneuve-le-Roi où j’habitais alors, les derniers crieurs des rues tels que “vitriers, viiiitriers”, ou les chiffonniers avec leurs “chiffons, ferrailles à vendre” ou encore “peaux, peaux d’lapin… peaux”, il y avait aussi le rémouleur qui aiguisait les ciseaux et les couteaux de la maison. “Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…”. Quelque part je me sens privilégié d’avoir vécu ces petits moments de la petite “Histoire de France”, celle des petites gens qui n’apparaissent pas dans les manuels scolaires mais qui ont fait la grandeur et la beauté de ce qui fut un grand pays !
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