Bonjour aujourd’hui j’aborde une question cruciale qui se présente comme un triptyque (quoi, pourquoi, comment).
Quoi ? Choisir un Maître du Dessin.
Pourquoi ? Pour apprendre en observant les meilleurs Artistes.
Comment ? En visitant les musées, en lisant des livres d’Art, en regardant des DVD d’Histoire de la Peinture ou du Dessin, en surfant sur internet.
Et tout d’abord qu’est qu’un Maître ? On désigne sous ce vocable celui ou celle qui maîtrise une technique professionnelle ou artistique voire aussi une discipline intellectuelle comme la Philosophie. Dans ce dernier cas on parle alors de maître à penser.
Quelle que soit la qualité d’un enseignement, un professeur aujourd’hui ne pourra surpasser des artistes comme Léonard de Vinci ou même les petits Maîtres du XIX comme William Bouguereau (https://www.wikiart.org/fr/william-bouguereau) ou Ernest Hébert (https://www.wikiart.org/fr/ernest-hebert). Les temps ont changés, et les manières d’apprendre évoluent tout comme notre compréhension de l’Univers et les outils à notre disposition.
Pourquoi est-ce si important de se choisir un Maître pour progresser dans une technique ?
Aujourd’hui nous avons la chance de pouvoir accéder « en un clic de souris » aux savoirs accumulés par l’humanité depuis les origines de l’imprimerie et même bien avant cela si nous remontons aux fresques de Lascaux ou aux hiéroglyphes Égyptiens.
Je m’estime particulièrement chanceux et privilégié d’avoir vu les deux. Je dois remercier mes parents qui lorsque nous étions encore des enfants nous ont emmené visiter les musées de notre beau pays que nous parcourions l’été en caravane.
A cette époque-là c’est donc la vraie grotte de Lascaux que j’ai pu découvrir non sans un sentiment d’émotions empreint de vertige et d’humilité face aux artistes du passé qui ont peint ces fresques animalières il y a plus de 20.000 ans !!!
J’étais plus âgé lorsque j’ai découvert l’Egypte en 1977 avec ses barques sur le Nil et ses pyramides, mais l’émotion et le sentiment de me sentir bien petit devant ces merveilles d’un autre temps étaient encore bien présent.
Je ne suis pas un grand voyageur sinon dans ma tête qui parcourt l’immensité de l’Univers et les siècles passés ou futurs derrière l’écran de mes pensées.
Je crois à la réincarnation et donc cette simple croyance suffit à propulser mon imagination à la cour de François 1er au château d’Amboise pour y assister – en catimini – à un entretien entre le monarque et son ami Léonard de Vinci qui lui relate l’invention de son « aile volante » née d’une longue observation du vol des oiseaux.
Puis quelques heures plus tard me voilà en la compagnie de mon ami Huaxal Gualtepac médecin (chaman) de l’empereur Inca Manco Capac en la cité de Cuzco au Pérou un peu avant l’invasion des Conquistadors Espagnols.
Au lycée j’adorais les cours d’Histoire pour cette faculté à propulser mon esprit en un monde imaginaire qui me faisait revivre les grandes heures de la petite histoire, celle de nos ancêtres les Gaulois ou la prise de la Bastille aux cotés des insurgés un jour de juillet 1789 !
Au Lycée Corot de Savigny-sur-Orge, c’est Madame Durisy qui nous enseignait l’Histoire tandis que Monsieur Durisy nous dispensait les cours de dessin. C’était évidemment des « cours plaisir » pour l’adolescent que j’étais. Je voudrais te faire partager ce même plaisir à la lecture de mes pages.
Et j’en viens à l’essentiel de cet article, TROUVE TOI un Maître du Dessin qui va t’apporter du plaisir à la contemplation de ses œuvres. Je les aime tous « mes poussiéreux » comme disait en me taquinant mon amie Maryse De May.
J’aime Rembrandt, j’aime Dürer, j’aime Tamara de Lempicka et Blanche Odin, j’aime tous ces artistes, tous ces Maîtres auxquels j’ai consacré quelques lignes en hommages respectueux mais oh combien affectueux.
Mais bien évidemment j’ai mes « chouchoux » et un Maître comme le Flamand Frans Hals fait parti de ceux-là. J’aime ses dessins et je les ai copié lors de mes études aux Beaux-Arts pour en percer le secret.
Il émane une bonne humeur et une joie de vivre qui illuminent les portraits de ses personnages comme ces bohémiens, ces paysans, ou ces bourgeois à collerette blanche.
Alors que les corps sont retournés à la poussière depuis longtemps, les os disloqués à même la terre où ils reposent et pourtant ces personnages continuent de rire en défiant le temps depuis le cadre de leurs tableaux.
Que va tu apprendre de la fréquentation d’un vieux Maître comme Frans Hals ?
- D’abord l’humilité devant ton sujet. Une toile est fragile, un dessin ou une estampe sur papier encore plus et pourtant ces témoignages du génie des artistes qui les ont peint ou dessiné demeurent alors que leurs créateurs ne sont plus de ce monde.
« Fugit Tempus » – le temps fuit – et nous fuyons et disparaissons avec lui : Quelque puissant que nous soyons le temps aura raison de nous !
- Ensuite il va te montrer comment donner de la vie à tes portraits. Fais qu’ils s’amusent, s’étonnent, soient heureux ou malheureux, soient en colère, bref qu’ils éprouvent des émotions. Si tu dessines ou peints des émotions, tes portraits ne laisseront personne indifférent.
L’empathie est un outil avec lequel l’artiste travaille. En plus des crayons, des pinceaux, des couteaux, il y a l’indispensable amour pour ce que tu fais et ce que tu dessines ou tu peints.
Si tu n’aimes pas ce que tu vois alors ne le dessine pas !
- Pour te choisir un Maître il te faut te sentir en résonance avec son œuvre. Je n’aime pas Picasso donc il ne me viendrait pas à l’idée de copier un de ses tableaux car je le ferais sans plaisir, comme une corvée de sorte que je n’en tirerais rien de bon.
Lorsque l’on aime ce que l’on peint ou l’on dessine, il y a alors une « symphonie » qui se crée entre la main, l’esprit et l’œil qui joue chacun leur « juste partition ». Cette harmonie concoure au succès de l’œuvre.
L’œil, comme la main possède une forme de « mémoire passive ». Copier un dessin de Maître active cet effet de « mémoire » qui à son tour déclenche un processus d’analyse et compréhension intuitive du dessin.
Quand bien même ton cerveau ne perçoit pas encore la raison pour laquelle ce trait ci est plus épais tandis que celui-là est plus fin, la programmation de ta main se fait de façon inconsciente de sorte qu’une fois prochaine, tout « naturellement » tu dessineras spontanément des traits fins et épais sans même t’en rendre toujours compte. Ce jour là tu auras intégré la leçon muette de ton Maître du Dessin.
Dessiner aide au développement de l’intuition et réciproquement, l’intuition aide à mieux comprendre ce qu’est le Dessin. L’intuition est un bon outil, sert-en !
Ai-je toujours été fidèle à mon vieux Maître ? Grand dieu, non et je m’en félicite ! J’ai aussi parfois copié les dessins de Vinci, Vermeer, Philippe de Champaigne, David et d’autres encore. Pourquoi? Pour acquérir une autre compréhension du Dessin, élargir ma sensibilité, enrichir mon trait…
Il est naturel pour un musicien de s’essayer à divers instrument de musique tout comme il est normal qu’un artiste graphique dessine au crayon, au fusain, aux pastels secs et à l’huile et même aborde les techniques de peintures à l’Aquarelle, à l’Acrylique voire même à l’Huile.
Un vieil adage ésotérique dit “quand l’élève est prêt, le Maître paraît”… Sache qu’il en est de même en Dessin, un jour le “hasard” te fera rencontrer un livre d’Art chez un bouquiniste, un vide grenier, ou une brocante. Ce pourra être aussi un DVD emprunté à la médiathèque de ton quartier par un copain qui te diras “au fait connais-tu cet artiste” ? Soit ouvert et attentif aux signes du destin !
Est-il possible de copier un Grand Maître du Dessin si on ne sait pas dessiner ? Comme j’ai du sang de Normand qui coule dans mes veines je dirais “ptêt ben qu’oui mais ptêt ben qu’non”… Jusqu’où veux-tu aller ? Toi seul(e) connais la réponse !
Toutefois je vais te donner une astuce très simple. OK si tu veux gravir l’Everest il va falloir t’équiper et te préparer en conséquence mais aussi haute soit la montagne que t veux escalader, ton périple commencera toujours par un premier pas. Cela signifie que si tu t’attaques à Léonard de Vinci tu n’es pas obligé de commencer par peindre la Joconde.
Découpe un tel ou défi en plus petits challenges. Pour débuter ne dessine qu’un seul œil. Et dessine le jusqu’à ce qu’il soit ressemblant et réussi. Ce n’est qu’à partir de ce moment là que tu pourras dessiner le second œil mais pas avant. Et lorsque tu seras satisfait du regard, dessine un autre élément, comme son énigmatique sourire ou son nez.
Si tu préfères commencer par dessiner ses mains, c’est également une excellente façon de commencer mais tu n’es pas obligé(e) de dessiner les deux mains en même temps: Commences par un doigt, puis deux, trois et lorsque tu arrives au cinq doigts de la main recommence avec l’autre main. Je pense qu’à présent tu as saisi l’astuce 😉
Je t’invite dans les prochains jours à te choisir un “Maître du Dessin” parmi les illustres artistes du passé. Peu importe si il ne t’accompagne pas jusqu’à la fin de ta vie et que tu lui en choisi un autre dans quelques temps. Au moment où tu auras fait ce choix, tu ne verras plus tout à fait les choses du même œil et c’est ce qui compte !
Je te souhaite ainsi beaucoup de plaisir en la compagnie de ton ou tes Maîtres tout comme j’ai eu du plaisir en la compagnies des miens. Si cet article te plait je t’invite à le partager autour de toi. Merci et à très bientôt.
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