Bonjour,

Cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas écrit sur ce blog ni tenu un crayon pour dessiner. La dernière fois c’était pour parler de l’exposition sur Albert Uderzo, le père d’Astérix, d’Obélix et d’Idéfix…

Que s’est-il passé pour que la « machine humaine » tombe en panne et que je perde ma motivation ?

Je vais te le dire : La mort de ma mère, tout simplement.

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Cela n’a rien d’un évènement exceptionnel, puisqu’environ 160.000 personnes meurent chaque jour, comme tu le vois c’est banal !

Cependant comme nous n‘avons qu’une seule mère, c’est ce qui en fait un phénomène particulier pour chacun de nous.

Tu le sais je crois en la réincarnation, ce qui est une aide précieuse en pareille situation. Maman n’a pas cessé de vivre, elle a simplement quitté son enveloppe terrestre ce qui n’est pas la même chose.

Pour celui qui ne croit pas à la survie de l’âme, la mort existe puisqu’elle marque la fin de toute existence. Pour celui qui croit à la réincarnation, cela n’est qu’un des nombreux épisodes qui s’est déjà produit avant et se reproduira après notre passage sur Terre.

C’est un peu comme ces séries sur Netflix. Lorsque se termine un épisode, un autre arrive, et un autre encore jusqu’à la fin de la série. Donc la mort, celle de ma maman, la mienne ou la tienne ne sont rien d’autres que des séquences particulières dans une longue série de vies successives.

Cela n’est ni heureux ou malheureux, c’est juste la vie qui continue sous une forme différente. Pense que nous ne sommes pas seuls dans le vaste Univers (vers l’unité, vers le UN) et que nos incarnations peuvent avoir lieu ici mais aussi ailleurs que sur la planète Terre. Je n’ai pas le souvenir de mes nombreuses incarnations mais « just a feeling » (des sensations, comme celle d’avoir voyagé dans l’espace et le temps).

Nous voyons le temps comme un déroulement linéaire avec un passé, un présent et un futur, alors qu’en fait je le vois plus comme une dimension tridimensionnelle où passé, présent et futur coexistent.

Lorsque nous parlons “d’extraterrestres” il ne semble pas venir à l’idée de certains que ceux-ci pourraient être des « Terriens du futur » qui viennent nous mettre en garde sur les erreurs à éviter pour notre avenir et qui sont les erreurs de leur passé. Mais je m’égare.

Même si je n’éprouve pas vraiment de chagrin de la séparation d’avec ma chère maman, cela représente quand même un « bouleversement » dans mon existence car depuis ma naissance nous ne nous étions jamais vraiment quitté sauf quelques mois par-ci par-là au cours de mes voyages avec mes compagnes.

J’avais trente-trois ans lorsque mon père est mort brutalement d’une rupture d’anévrisme. Je n’y étais pas préparé bien que je le savais depuis longtemps. J’avais annoncé quelques années auparavant à mes parents qu’un évènement crucial marquerait ma vie en relation avec le chiffre 33.

L’intuition a ceci de merveilleux qu’elle est exacte par contre notre égo fait souvent barrage et nous trompe sur l’interprétation du message reçu. Je n’avais pas compris que l’évènement en question était la disparition soudaine de mon père… Il avait 63 ans. A ce moment j’ai maudit le ciel de me l’avoir “volé”… Oui je sais c’est ridicule mais le chagrin fait dire et faire des choses “stupides” !

Maintenant phénomène curieux, si à 63 ans tu ajoutes 33 tu obtiens l’âge du décès de maman : Elle avait 96 ans lorsqu’elle est décédée, comme papa, dans la dernière semaine de Mars, mois de naissance de mon frère Pascal.

Mais contrairement à mon père, j’avais eu le temps de me préparer à l’idée qu’elle allait partir. Je vivais à ses cotés car elle ne pouvait restée seule vu son âge et une maladie neurodégénérative proche cousine d’Alzheimer (la Leucoaraiose); Il n’était donc pas question qu’elle finisse ses jours en EHPAD… Expérience pas toujours simple à vivre pour l’entourage familial que de voir un esprit brillant s’éteindre progressivement.

Médaille d’Argent Arts Sciences Lettres

J’étais très lié à mes parents. Comme mon père j’aime les livres et le dessin. Comme ma mère j’ai suivi les mêmes études de Technicien collaborateur d’Architecte avec tous les deux les mêmes résultats : Nous sommes sortis l’une et l’autre Majors de Promo de la même école (E.S.T.B.) avec la médaille de Bronze de la SADG (Société des Architectes Diplômés par le Gouvernement).

La seule différence c’est que j’ai poursuivi mes études pour passer mon diplôme d’architecte alors que maman a travaillé pour payer les études de ses trois enfants. Officier des Palmes Académiques, elle recevra la Médaille d’Argent de la société d’encouragement Arts-Sciences-Lettres. Pas mal pour cette petite “Meudonnaise” dont le père avait dit “je n’ai pas fait d’études, elle n’en fera pas non plus” !

Cet attachement à mes parents m’a valu une dépression nerveuse à la mort de mon père et une forme d’apathie qui a suivie celle de ma mère. On désigne par apathie la perte de motivations, de désirs et d’émotions causés par un traumatisme émotionnel. Nous y sommes !

C’est alors une forme de traversée du désert pendant laquelle je n’éprouvais ni joie, ni peine, mais surtout aucune envie de faire quoi que ce soit. D’habitude j’aime écrire, dessiner, peindre, travailler sur mon ordinateur. Mais durant les mois qui ont suivi la disparition de maman, je n’avais envie de rien faire, juste m’abrutir devant la TV ou sur les réseaux sociaux. Il faut dire que l’actualité sociale et sanitaire n’a pas beaucoup aidé non plus…

Lentement je reprends pieds dans le présent pour me forcer à continuer d’avancer. Il y a plein de choses que je me suis privé de faire dans mon existence et il n’est que temps de m’y mettre.

Temps de reprendre mes crayons et mes pinceaux pour peindre les tableaux que j’ai en tête. Temps de reprendre l’écriture de ce roman en trempant ma plume dans le sang de la vie. OUI IL EST TEMPS que je grandisse et peut-être enfin de réaliser ce cours de dessin et peinture dont ce blog est l’écho.

Comme l’escargot qui sort lentement de sa coquille, je sors de ma longue léthargie. Laissons nos morts reposer en paix. J’ai été heureux, fier, honoré d’avoir de si merveilleux parents qui nous ont aimé, choyé, éduqué, protégé (trop sans doute) ma sœur, mon frère et moi. MERCI A EUX !

Papa, maman je vous aime mais j’aime aussi l’oncle Henri soldat mort pour la France à 22 ans, et la grande tante Hélène artiste peintre morte d’une angine de poitrine à 23 ans avant son admission aux Beaux-Arts, et Gabrielle et Maurice BRAULT (mes grands-parents), et mon arrière grand-père Alphonse dit « Fonfonse » chef jardinier dans une grande demeure bourgeoise voisine de l’atelier de RODIN à Meudon où il a reçu la visite de la reine Ranavalona de Madagascar venu admirer ses créations de roses.

Comme j’aime la cohorte de mes chers fantômes dont la trace se perd en 1785 à la veille de la Révolution Française. J’ai la chance de naître dans ce beau pays qui est le notre, ainsi que tous mes ancêtres. Je suis ce que l’on appelle un “Français de souche” (et même de vieille souche) et je suis fier de mes racines. Pas de nobles dans ma famille mais des humbles, des petits, des “obscurs”, des “sans grades”, ceux qui sont le sang de la France. Ce sang qui a coulé chez les miens durant la première et la seconde guerre mondiale.

J’aimerais écrire un roman familiale qui parlerait des petites gens qui ont fait ce pays sans ostentation mais avec le courage qui était le leur comme “Fonfonse” (déjà cité) qui a dix ans quittait ses parents pour aller travailler dans les champs et les fermes environnantes. Comme j’aime cet arrière grand-père découvert au travers des récits de mon père qui l’admirait.

Allons il n’est que temps de me remettre à l’ouvrage, ami(e) je suis de retour sur ce blog et j’espère t’y revoir souvent : A très vite donc pour de nouveaux partages puisque dessin et destin se mêlent à dessein pour tracer ma route : Je t’y attends pour faire quelques pas ensemble sur les sentiers fleuris de mon enfance.

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